Un rétroviseur qui capture la Grande Muraille, un plein à la pointe sud de l’Argentine, la surprise d’entendre une radio grésiller en mongol dans la steppe… Qui a décidé que la voiture devait se limiter aux trajets du quotidien ? Certains esprits intrépides la voient déjà avaler les continents, dompter les kilomètres incertains, se faufiler d’un fuseau horaire à l’autre, telle une boussole sur roues.
Alors que le ciel est traversé en quelques heures par les avions, un autre rêve subsiste : aller à la rencontre du globe, pare-chocs à l’air, à la seule force de son moteur et de sa curiosité. Un fantasme fou, vraiment ? Ou bien un défi qui se laisse apprivoiser, à force de patience et d’huile de coude ?
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Le tour du monde en voiture : rêve fou ou aventure possible ?
Ceux que fascine le tour du monde en voiture n’ont rien d’une poignée d’originaux. Depuis un siècle, ce mythe hante les esprits voyageurs. Il y a eu les pionniers : Aloha Wanderwell, première femme à faire le tour de la planète en automobile, au volant d’une Ford Model-T dans les années 1920. Son aventure débute à Nice, file à travers 75 pays et 6 continents, puis boucle la boucle en France. Sa prouesse, gravée dans l’imaginaire collectif, a encouragé plus d’un globe-trotter à tenter sa chance.
Le XXIe siècle n’a pas mis ce rêve au placard. Bien au contraire. Lexie Limitless s’est lancée dans le premier tour du monde en voiture électrique, épaulée par Ford : 29 900 kilomètres, 27 pays, 6 continents, toujours avec Nice pour point de départ et d’arrivée. Ce parcours, mené au volant d’un Ford Explorer électrique, montre que le voyage autour du globe en voiture n’est plus une histoire du passé. Il se réinvente face aux défis de la mobilité durable et de la transition écologique.
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D’autres préfèrent l’endurance à la vitesse. Impossible d’ignorer Gunther et Christine Holtrof : eux, c’est la route comme mode de vie. 850 000 kilomètres, 215 pays, 26 années à franchir des frontières et à collectionner les anecdotes. Dans un autre registre, le créateur d’Histoires de Tongs a préféré la souplesse : stop, van aménagé, bouts de chemin à pied, traversant l’Europe, l’Asie, l’Afrique et les Amériques au gré du vent. Bref, impossible d’enfermer le tour du monde automobile dans une seule case : il se décline en sprint technologique ou en odyssée au long cours, en quête de soi ou en démonstration d’audace.
Voyageur | Véhicule | Kilomètres | Pays | Continents | Départ/Arrivée |
---|---|---|---|---|---|
Aloha Wanderwell | Ford Model-T | nd | 75 | 6 | Nice/France |
Lexie Limitless | Ford Explorer électrique | 29 900 | 27 | 6 | Nice/Nice |
Gunther & Christine Holtrof | Mercedes G | 850 000 | 215 | tous | variable |
- Tour du monde : que l’on parte seul, à deux ou en tribu, chaque configuration offre son lot de liberté, de solidarité, de sécurité ou de compromis.
- Nouvelle expérience de voyage : la voiture, qu’elle soit de l’ère Ford ou électrique, ne se contente pas de transporter, elle façonne le récit et la façon d’habiter l’aventure.
Quels obstacles sur la route : frontières, législation, logistique
Le tour du monde en voiture n’est pas qu’une question de kilomètres à avaler. Les vraies embûches se nichent souvent dans les détails administratifs et la logistique. Passer une frontière, c’est parfois un jeu d’équilibriste : chaque pays impose ses règles, demande son visa, exige le fameux carnet de passage en douane (sésame obligé en Afrique ou en Asie pour prouver que votre bolide ne s’installe pas pour de bon). Impossible de faire l’impasse sur le permis de conduire international, réclamé à l’entrée de la majorité des pays non-européens.
Préparer le voyage, c’est aussi jouer aux dominos avec la météo, les saisons, les contextes politiques. Une panne diplomatique ou un hiver sibérien peut rebattre toutes les cartes. L’assurance ? Elle doit couvrir autant les humains que la mécanique. Le budget, lui, se fragmente : carburant, hébergement, alimentation, réparations, visas et assurances. Rien d’anecdotique : le carburant monopolise vite 30 à 40 % du total, l’hébergement s’invite pour 15 à 20 %, l’entretien grignote 10 à 15 %.
- Le choix du véhicule n’a rien d’anodin : fiabilité, robustesse, accès aux pièces détachées sont les maîtres-mots. Mieux vaut un moteur rustique qu’un tableau de bord dernier cri impossible à réparer à l’autre bout du monde.
- Franchir une frontière, c’est accepter la lenteur et les imprévus : contrôles interminables, taxes surprises, files d’attente et parfois caprices géopolitiques.
Impossible, aujourd’hui, de faire l’impasse sur l’impact environnemental. La gestion de l’empreinte carbone devient centrale. Si l’itinéraire le permet, pourquoi ne pas opter pour une motorisation hybride ou électrique ? Limiter les transferts aériens, repenser son parcours : chaque choix pèse dans la balance d’un tourisme responsable qui prend le temps de réfléchir à son empreinte, autant qu’à sa destination.
Ce que l’on découvre vraiment en traversant la planète sur quatre roues
La route ne se contente pas de relier des points sur une carte. Elle façonne un rapport au monde fait de lenteur, d’imprévus, de rencontres improbables. Voyager selon le principe du slow travel, c’est s’autoriser à s’arrêter dans un village du Bhoutan, à improviser une pause dans une station-service perdue au nord du Chili ou à se perdre dans la foule d’un marché vietnamien. À ce rythme, la voiture devient plus qu’un moyen de transport : elle se mue en refuge, en observatoire, en complice silencieuse de chaque lever de soleil.
Les témoignages abondent. Lexie Limitless, au volant de son Ford Explorer électrique, a vu défiler 27 pays et 6 continents, reliant Nice à Nice. Elle évoque ses échanges avec les Black Mambas en Afrique du Sud, la poussière de l’Atacama, la magie d’Angkor Vat. Plus tôt, Aloha Wanderwell explorait 75 pays dans sa Ford Model-T, ouvrant la route aux générations suivantes. Gunther et Christine Holtrof, eux, répètent que la route fut leur meilleure école de patience et d’adaptabilité, après 850 000 kilomètres et 215 pays visités.
- Le road trip à l’échelle de la planète révèle la diversité des paysages, bien sûr, mais surtout la richesse des rencontres humaines. Chaque nuit passée hors des sentiers battus, chaque tampon de passeport, c’est une pièce de puzzle qui s’ajoute à la vision d’un monde bien plus nuancé qu’on ne le croit.
- Raconter son périple, que ce soit par écrit, en photo ou en vidéo, prolonge l’aventure et fédère une communauté de passionnés, tous animés par la même soif de découverte.
Un privilège rare : relier l’Europe à l’Asie, l’Afrique, l’Amérique, l’Océanie… sans quitter la route. Voyager autour du globe en voiture, c’est renouer avec le rythme du monde, loin de la frénésie et de l’accélération des transports modernes.
Conseils pratiques et témoignages pour préparer son propre périple
Avant même de tourner la clé de contact, la préparation du voyage conditionne tout. L’itinéraire se dessine à coups de cartes, de recoupages d’informations, de calculs de distances. Le permis de conduire international devient souvent obligatoire hors d’Europe, tout comme le carnet de passage en douane pour franchir certaines frontières africaines ou asiatiques, et bien sûr les visas spécifiques à chaque pays. L’assurance voyage doit couvrir les éventualités médicales, le rapatriement mais aussi les pépins mécaniques qui jalonneront forcément l’aventure.
- Le choix du véhicule est stratégique : van aménagé pour l’autonomie et le confort, 4×4 pour affronter l’Afrique, électrique pour relever les nouveaux défis, comme Lexie Limitless. La simplicité mécanique et la disponibilité des pièces l’emportent presque toujours sur le superflu.
- Le budget se répartit : carburant (30 à 40 %), alimentation (20 à 25 %), hébergement (15 à 20 %), entretien (10 à 15 %), visas et assurances (5 à 10 %). Toujours prévoir une enveloppe pour les imprévus : panne, détour, crise sanitaire inattendue.
Les frontières restent une épreuve d’endurance. Les récits de Gunther et Christine Holtrof en témoignent : attendre des jours pour un tampon ou dénicher une pièce rare, c’est la norme, pas l’exception. Patience et souplesse sont les meilleures alliées sur ce genre de route, qu’il s’agisse de contourner une fermeture politique ou de s’adapter à un climat imprévu.
Les globe-trotters d’aujourd’hui gardent à l’esprit l’impératif de la réduction de l’empreinte carbone. On partage la route, on choisit parfois l’électrique ou l’hybride, on évite les sauts de puce en avion, on trace un itinéraire cohérent. Raconter son aventure, en mots ou en images, c’est aussi inspirer ceux qui n’ont pas encore osé franchir le cap. Après tout, sur la route, chaque détour inattendu devient une histoire à raconter – et un nouveau point à relier sur la carte du monde.